mercredi 17 juin 2009

Les yeux sur un bleu


C'était dimanche dernier, au Palais des Sports de Gerland, à Lyon. Au programme, un match de qualification pour l'Euro 2010 de hand : France – République Tchèque. Pour les néophytes, je vous rappelle que la France fait office de référence dans le milieu du handball, étant championne du monde et championne olympique en titre. J'y étais afin de réaliser un article pour le journal La Tribune (hebdomadaire couvrant la Drôme-Ardèche) pour lequel je travaille depuis trois ans désormais. Je ne savais pas trop sous quel angle aborder le match puis j'ai appris que l'un de mes amis, Olivier Marroux, allait honorer sa troisième sélection sous le maillot tricolore. Je me suis donc mis en tête de couvrir le match d'un côté « off », en contactant les parents d'Olivier afin de suivre le match à leur côté. Hélène et Alain, ce sont leurs prénoms, voyaient pour la première fois leur fils évoluer sous le maillot bleu. Quels sont les sentiments qui animent des parents lorsque leur enfant touche du doigt ce dont il rêve depuis tout petit ? Telle était la problématique.


Et bien je peux vous le dire : c'est la fierté. A peine leur protégé a-t-il foulé le parquet que leurs yeux brillent, mêlant diverses émotions, à la fois pétillants et emplis de larmes. Olivier va jouer devant cinq mille personnes toutes acquises à sa cause. Il est bien loin le temps où Hélène l'emmenait au gymnase le dimanche après le visionnage de Téléfoot. Pourtant, il faut s'y faire. Être là, dans les tribunes, simple spectateur. Olivier débute le match sur le banc. Plutôt normal lorsqu'on est la doublure de Luc Abalo, l'un des tous meilleurs ailiers du monde. Cela ne semble pas gêné outre-mesure ses parents, déjà « ravis qu'il soit sur la feuille de match ! » Pourtant, nombreux sont leurs coups d'œil portés vers le banc. Impatience et joie se mêlent mais, à la mi-temps, le pessimisme est de rigueur : « ça va être difficile de rentrer pour lui » me dit Alain, « j'espère en fin de match... » Et comme l'histoire est belle, Olivier Marroux a droit à quinze minutes pour s'exprimer, pénétrant sur le terrain sous l'acclamation de ses parents et amis venus le soutenir. Et là, plus le temps de tergiverser. « Karabatic passe à Marroux. L'ailier français rend à Daniel Narcisse qui s'envole et marque ! » Les actions se déroulent comme dans ses rêves. Le sélectionneur Claude Onesta avec qui je me suis entretenu en fin de match plaisantera d'ailleurs : « ça ne m'étonnerait pas qu'il est encore des posters de l'équipe de France dans sa chambre ! » Hélène et Alain, eux, profitent, et exultent même quand à cinq minutes de la fin, Olivier Marroux participe à la fête en inscrivant un but. Fin du match. La France s'impose largement. Les parents d'Olivier partent à la recherche de leur fils, le retrouvent et partent dans de longues accolades. Les yeux toujours emplis de bonheur, et de cette petite larme de fierté. Ce jour-là, c'était un peu l'accomplissement de ces années de confiance mutuelle où les parents ont fait des sacrifices pour que leur enfant réalise sa passion. Ce jour-là, j'espère que tous ceux qui ont encore la chance d'être proches de leurs parents pourront le vivre un jour. Les regarder dans les yeux et leur dire : « cette fois, j'y suis. J'...On a réussi ! »

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Après "Lost in translation" ... " les yeux dans les bleus" ... le plagiat tu ne connais pas toi ?

Elé

sgilmion a dit…

joli article sur olivier marroux aujourd'hui dans l'équipe, disponible gratuitement sur internet ;) tu devrais y jeter un coup d'oeil !